L'île d'Al Dryen
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 Uen ! Reviens !

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Samain Sidhorin


Samain Sidhorin


Âge du peronnage : 18 ans
Localisation : En vadrouille ~
Métier/Occupation : Garçon de cuisine/serveur à Ahea
Humeur : Curieuse


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MessageSujet: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptyLun 24 Oct - 8:26

Quelque part dans Al Dryen, dans un coin de la ville qui ne vous regarde pas, vivait la Vieille Peau de… C’est à dire, la Vénérable Madame Jonas (jaunâsse comme l’appellaient les enfants du quartier) et son horrible petite serpillère -du moins l’espèce de caniche à longs poils qui parodiait des aboiements y ressemblait-il- chiquement nommée Mademoiselle Uen. Et oui. Blasphème ?
C’était bien l’avis de Samain à qui était échu l’ignominieuse corvée d’aller chercher Miss Uen, égarée du côté de la forêt, et qui « risquait de se faire avaler toute crue ! » ; ce que notre larron favori aurait fiévreusement espéré si on ne lui avait pas promis une jolie petite bourse de pièces pour retrouver le torchon à patte divinement baptisé…

Les mains enfoncées dans les poches de son futal trop large, la tête rentrée dans les épaules dans une attitude boudeuse adorablement puérile, Sam’ ruminait ce qui allait se passer et priait pour qu’il n’y ait personne à l’orée de la sylve… On allait encore le prendre pour un cinglé…
Arrivé à hauteur des arbres, il s’arrêta et tira sur le cordon autour de son cou. De sous son sweet s’extirpa alors un joli pendentif, quoi qu’étrange, à la composition aussi arachnéenne que complexe. Ce n’est cependant pas cet objet qu’il saisit, mais un autre accroché à côté : un petit miroir, manifestement un éclat qui avait été poli pour ne pas couper.
Il lança un regard alentour, puis fit agir son potentiel. Un double parfait apparut alors très précisément en face de lui. Ce dernier bailla, s’étira de tout son long, puis, dans un geste brusque, resserra ses bras autour de lui.
- Il caille ! Ca va pas non ? Quelle heure il est ?
- Tôt, répondit simplement Samain en rangeant son collier dans son pull.
- Et qu’est-ce qu’on fait là alors qu’on voit rien à deux pas ?
Il est vrai que le temps se rafraichissait -mais cette chochotte de Beltaine ne devait rien sentir du tout puisque Samain ne lui avait pas donné beaucoup de consistance- et qu’au petit matin, un mince filet de brume planait sur l’île… Super, ça allait encore lui faciliter les affaires… Sans parler de l’ambiance particulièrement gaie que ce merveilleux climat donnait à la forêt… Le garçon tira la grimace :
- On cherche la Serpillère…
Le reflet ouvrit la bouche pour protester vertement, mais Samain le coupa net :
- Ca va, ça va je sais ! Aide-moi c’est tout…
Et les recherches purent enfin commencer… Imaginez un peu… Deux adolescents parfaitement identiques, à l’orée d’une forêt plongée dans la brume, qui hurlaient à tort et à travers des « UEN ! REVIENS ! » stridents et désespérés...

Un petit air de secte fanatique pour la déesse de la Justice en ces temps de tyrannie… ? A peine…

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Chazee Vincentius


Chazee Vincentius


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MessageSujet: Re: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptyMar 25 Oct - 0:53

    La buée de son souffle se mêlait à la brume matinale, fraîche et douce, palpable dans l'air. Les arbres, vives et brèves colonnes sombres, se succédaient à une vitesse électrisante, leur feuillage empli d'une rosée de perles. Sur sa fourrure d'argent, les gouttelettes éphémères allaient et venaient au rythme de ses pattes rapides et de ses épaules puissantes. Elle pouvait sentir sous ses coussinets le sol mousseux et glissant de la forêt, ses griffes s'y raccrocher à chaque écart, son pif en déceler l'odeur enivrante. Son cœur de grosse bête se débattait dans sa poitrine et ses pensées s'entrechoquaient avec une joie fébrile, enrobée d'une excitation toute animale; la proie dévalait le sentier étroit pas très loin devant, ses petites cannes le faisant progresser assez vite pour que la poursuite soit agréable. L'œil grand ouvert brillant de vie, la langue au vent, la louve se pressait se plus en plus car l'orée de la forêt approchait et courir à travers les arbres, c'est bien plus amusant. Elle donna un élan à ses pattes postérieures et se rapprocha encore davantage de la vadrouille qui se tortillait à renfort de jappement aigus.

    Puis, comme une brève impression plus qu'un bref coup d'œil lui indiqua la grande proximité de l'orée, Chazee allongea son corps autant que possible, agrippa ses pattes avant, y mit tout son poids en ramenant ses postérieures quasiment sous son poitrail et donna une grande poussée, la gueule ouverte en direction du tas de laine vivant piaillant de détresse à deux poils de ses canines. Elle s'empara du chien avec force sans pourtant le percer ne serait-ce que la petite peau, mais sa patte avant ne put rattraper la chute à temps; elle fit une culbute et roula sur le flanc, toutes griffes dehors pour cesser le dérapage. La petite bête sous sa canine gigotait toujours, tremblante de peur.
    Chazee secoua un peu la tête, étourdie et rouvrit les yeux.

    Elle figea.

    Un petit mouvement de recul de sa grosse tête poilue manifesta sa surprise toute humaine. Un juron malpoli traversa son esprit un instant et elle continua un instant son immobilité comme un enfant pris la main dans le sac. Elle n'osa pourtant pas laisser tomber sa prise.
    Toujours en position arquée, Vincentius se redressa en position assise avec un petit grondement contrit, les oreilles abattues de manière perplexe et embarrassée, puis leva les yeux sur la présence humaine.

    Un jeune garçon. Un peu frêle, quoique mignon, lui laissant une drôle d'impression d'intimidation, de fantôme accusateur, quelque part, dans son odeur. Il était petit, peu âgé, l'air un peu tête en l'air, et pourtant, elle se sentait toisée jusqu'aux os.
    Sa fourrure semblait le seul obstacle à cette vue dérangeante, limite oppressante, ainsi elle ne quitta pas sa forme canine, d'instinct.
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Samain Sidhorin


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MessageSujet: Re: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptyMer 26 Oct - 21:06

Samain enjamba un tronc, tendit l’oreille, essaya de saisir un jappement ou un mouvement qui lui indiquerait la présence d’un petit animal faisant effet balayette sur les feuilles de la forêt, la faute à ses poils trop longs, n’entendit rien et réitéra l’appel maudit :
- UEN ! REVIENS !
De nouveau il écouta… Il crut entendre quelque chose, un peu plus loin à sa droite : comme une course… Beltaine devait être tombé ou quelque chose comme ça. Sauf que… Non, Beltaine ne ferait pas tant de bruit en tombant, il n’avait pas suffisamment de consistance.
- Belt’ ? Tu vois quelque chose ? lança Samain à son clone.
Un court silence lui répondit, puis sur un ton qu’il interpréta comme mal assuré, son reflet se manifesta :
- Euh ouais… On peut dire ça…
Hein ? Samain fronça les sourcils et se mit en devoir de franchir les quelques rangées d’arbres qui le séparait de lui-même.
- Nan Sam’, ne vient pas !
Samain en fut si stupéfait qu’il s’arrêta net. Qu’est-ce qu’il se passait là-bas ? Et puis, sans raison valable, d’une façon aussi absurde qu’instinctive il prit peur pour son reflet qui ne risquait pourtant pas grand chose et se mit à courir. Il trébucha deux fois, faillit s’encadrer un arbre et écraser un souriceau mais bientôt il fut à côté de son parfait jumeau et… écarquilla les yeux. Ah ça, Beltaine avait bien retrouvé la Serpillère…
Agonisante de peur entre les crocs d’un loup…
D’une belle taille…
Qui les fixait avec un regard très étrange.
La violente morsure de peur qui enfonça ses canines glacées dans l'échine du jeune homme le statufia un bref instant durant lequel il dévisagea le canidé comme s'il était le premier à traverser son existence (ce qui n'était pas tout à fait faux, les loups ne courant pas les rues de la ville...).
Et puis cet étrange regard... C'était un peu comme si le pouvoir de Samain, pourtant minime en Beltaine, fonctionnait sur l’animal. Pourtant les animaux n’avaient rien à cacher ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien être en train de refléter ?

Mais comme le problème principal pour l’heure n’était absolument pas la métaphysique des dons, les questions ne firent qu’effleurer son esprit canalisé sur le danger que représentait un loup en chasse, même avec une proie dans la gueule, juste en face de lui.
Fidèle à sa spontanéité et bien que franchement pas rassuré, le garçon s’accroupit face au loup et fixa son regard sur ses pattes avant. Il avait lu quelque part que la meilleure chose à faire devant ces animaux était d’éviter la provocation : soit s’aplatir et ne pas le regarder dans les yeux.
- Sam’, tu crois pas que le mieux ça serait encore de tourner les talons et détaler comme les braves petits gibiers potentiels que nous sommes… ?
Beltaine faisait évidemment écho à ce qu’une partie de Samain devait penser, mais le Sidhorin l'ignora : il n’allait pas abandonner Miss Uen encore vive à son triste sort ! Quoi qu'à bien y réfléchir, l'idée lui semblait... Mais non, tout de même ! Un Sidhorin que diable !
- Et tu comptes faire quoi ? Demander gentiment à notre ami l’animal sauvage de nous rendre notre revenu de ce jour ci ?
Quoi d’autre ? En mal d’idée, Samain appliqua bêtement l’ironie de son double :
- Dis-moi, Loup… Tu nous rendrais la petite serpillère en bonne santé, s’il te plait… ? sans trembler, s'il vous plait, et avec un signe paisible (tout à fait feint) en direction du caniche...
Beltaine poussa un soupir exaspéré et s’accroupit à côté de son vrai lui (ce serait tout de même dommage que le loup les attaque par sa faute) :
- Si encore on avait un steack à lui échanger… ronchonna-t-il.
C'est ça, qu'il bougonne... Il n'avait pas trop peur, lui, il était traversable, lui, pas comestible, lui !
Puis, avec un cynisme fort juste qui fit frissonner Samain, il ajouta :
- Que dis-je, on en a bien un…
Effectivement, Samain devait sembler plus juteux et savoureux que la bestiole riquiqui qui gémissait pathétiquement à trois mètres de lui à peine...
Il déglutit et regretta de n'avoir pas l'éducation théologique necessaire pour savoir prier la déesse toute-puissante des animaux... Plus qu'à compter sur la mansuétude d'Uen à l'égard d'un de ses homonymes...
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Chazee Vincentius


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MessageSujet: Re: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptyMer 26 Oct - 22:17

    Oula, deux pour un. Un deuxième petit bonhomme s'était joint, en tous points identique à l'autre, à un tel point que n'importe quelle autre paire de jumeaux en crèveraient de jalousie. La réaction craintive de l'autre la ravit; quel joli compliment que de reconnaître sa force animale. Un sourire canin (le plus souvent perçu comme une menace) avait légèrement retroussé ses babines et sa prise s'était un peu agitée, secouée par un sursaut de frayeur. De la salive commençait à s'accumuler sur sa langue, chose déplaisante et les trop long poils du chien lui piquaient le fond de la gorge; rester impassible, curieuse de voir la suite, devenait un peu plus ardu.
    Allons, c'est au moment où il s'agenouilla devant elle, comme un brave petit gars, qu'elle dû déployer un effort immense pour s'empêcher d'éclater de rire – ce que c'était marrant ! Ils croyaient qu'elle allait les bouffer tout rond, comme ça, sans préambule ? Les Vincentius ont tout de même plus de manières que cela, s'il vous plaît. Parlant politesses, le plus... comment dire ? Présent des deux ? Était même allé jusqu'à lui poser humblement la question si elle voulait bien gentiment leur donner le chien – ce qui était évidemment hors de question, une récompense s'imposait.

    Ah, et, en passant, on dit « louve », pour les dames. Ça, elle allait le garder en tête.

    La bourrade d'un des deux jumeaux passa sous silence temporairement la petite offense. Offrir son frère en pâture pour sauver le chien ? Ha ! Ses épaules commençaient à trembler de rire, elle n'en pouvait plus... quelle belle paire d'enfants naïfs, n'ont-il jamais entendu parler des change-formes, d'où ils viennent ? Puis elle vit l'expression de l'autre, horrifié, peut-être même soudainement blême et elle ne put s'en empêcher : elle éclata.

    La louve massive fit place à son corps fuselé de chasseresse, accoudée au sol et la tête renversée vers l'arrière, un rire clair à la gorge – c'était la meilleure ! Elle posa la main sur son ventre à découvert, l'hilarité lui oppressant les abdominaux et se pencha vers l'avant, à la recherche de son souffle. Il y a de cela combien d'année s'était-elle esclaffée ainsi ? De manière saine d'esprit, comprenons-nous – avec le moins d'accents déments possible dans le son de sa voix ? Délicieux, pour le moins délicieux. Et seulement à imaginer la mine déconfite que les deux autres devaient avoir, cela alimentait encore plus sa risée; ses yeux saphirs brouillés de larmes n'y voyaient rien, il n'y avait que les deux têtes auburn accroupies devant. C'est tout juste si elle prit compte de la petite silhouette qui s'évada à vitesse grand V dès qu'il n'y eut plus d'étau acéré la maintenant en place; c'était seulement trop désopilant.
    Chazee se calma un brin et passa la paume de sa main dans son visage rougi. Elle écarta quelques mèches blanches perdues et ramena son épaisse chevelure sur sa poitrine ferme – laquelle se remettait du récent exercice cardiaque.

    « Mais voulez-vous bien me dire d'où vous sortez, vous deux ? Uen n'aurait pu créer pires bouffons ! »

    La belle inspira un bon coup et reprit encore davantage son calme, un sourire ravi aux lèvres. Quel bien cela faisait. Déjà la journée s'était annoncée rebondissante... elle ne se serait jamais cru heureuse de croiser des humains.
    La situation aurait peut-être été autre s'ils avaient su qui elle était, ou ce qu'elle avait pu faire de son plein gré, mais cette pensée ne lui effleura pas l'esprit.
    Un animal vit-il dans les suppositions ? J'en doute.
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Samain Sidhorin


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MessageSujet: Re: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptyMer 26 Oct - 23:12

Il y avait quelque chose de très bizarre chez ce loup… Quelque chose de pas du tout naturel… Quelque chose de décalé, dérangeant, dissonant, anormal… Un peu flippant… Ouais, la grimace qu’il tirait était franchement pas rassurante et Samain commençait à se demander s’il ne serait pas préférable d’abandonner Mademoiselle Uen plutôt qu’affronter un animal dénaturé à ce point… Il s’efforça de se rappeler qu’en plus de lui être familier la petite boule de poils lui rapporterait quelques pièces et essaya de ne pas fléchir…
Et c’est là que le loup devient femme. Genre. Une vraie femme. Comme un humain, quoi : deux bras, deux jambes, une tête sur des épaules, et jusque les détails comme les orteils, tout ça… Pour le coup, Samain eut un arrêt conséquent et pendant que Beltaine éclatait de rire, de concert avec l’intruse qui était de toute évidence en proie à un fou rire, le garçon sentit une lassitude soporifique s’étendre lourdement sur lui, et c’est avec un geste aussi mécanique qu’irréfléchi qu’il attrapa la Serpillère alors qu’elle détalait à toute bombe.
La morsure piquante dont il écopa le réveilla un peu et il fronça les sourcils : une change-forme alors ? Pourquoi n’y avait-il pas pensé ? Voilà pourquoi elle avait réagi à son pouvoir, voilà pourquoi elle avait semblé anormale ! Mais alors… Elle avait voulu… Manger… Un caniche ?

Le carnivore se calma enfin et un regard noir de Sam’ à son double amena ce dernier à rire plus discrètement. Alors qu’elle se redressait, le garçon fut frappé par son étrange regard… Décidemment… Entre Enelle et ses lagunes oculaires et c’te-ci… Serrant le chien qui tremblait ce qu’il savait contre lui, il dévisagea avec son habituel regard franc sa vis-à-vis… Ca… Elle avait beau avoir l’air bizarre avec ses cheveux décolorés -sacrément bien décolorés d'ailleurs, peut-être trop bien pour que ce ne soit pas naturel- et ses yeux, c’était pas moins un joli brin de femme… Peut-être l’âge d’Ana…
« Mais voulez-vous bien me dire d'où vous sortez, vous deux ? Uen n'aurait pu créer pires bouffons ! »
Une vieille.
Sale maudite vieille. C’était quoi son problème ?
Samain lui lança un regard noir :
- Et c’est la Louve aux ch’veux blancs, mangeuse de caniche qui parle ? Uen était inspiré le jour de ta naissance aussi, ma parole ! mordit-il hargneusement.
Beltaine, toujours hilare, s’adossa à l’arbre derrière lui tandis que Samain se laissait tomber de sa position accroupie sur ses fesses avec un soupir bougon absolument adorable. Puis, comme une brève image de la situation précédente lui revint, il fit bien vite écho à son double avec un sourire franc et goguenard qui enjoliva ses traits de chaton encore ébouriffé d’être passé sous la pluie :
- Bah… J’suppose que t’as pas tort, fit-il à la jeune femme. C’est vrai qu’on doit pas avoir l’air bien malins…
Plus trace de mordant ou de rancune dans sa voix : au contraire, il partageait la boutade de la louve sans s’offusquer d’en être le dindon de la farce.
Il faut dire qu’il avait l’habitude.
Fratrie de cinglés.

Il plongea son regard plein de chaleur dans les prunelles étranges de la damoiselle et poursuivit :
- Je m’appelle Samain, et ce crétin c’est Beltaine. On sortait pour chercher ce truc, fit-il en soulevant d’une main la petite bête qui gémit d’un air malheureux, pour répondre à ta question.
Il reposa l’animal entre ses jambes croisées en tailleur et entreprit de le calmer à renfort de caresses apaisantes. S’il rendait Miss Uen chauve de stress à sa maîtresse, pour sûr qu’elle allait casser ses prix… Se faisant, plein de curiosité, Beltaine, les yeux rivés sur leur rencontre du jour, poursuivit :
- Et toi… tu chasses toujours le caniche si tôt le matin… ?
Une question comme une autre pour inciter à se présenter.
Pauvres petits, ils se sentaient hors de danger maintenant… Ils ignoraient encore que seule la Change-Forme pouvait décider de cela.

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Chazee Vincentius


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MessageSujet: Re: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptyJeu 27 Oct - 0:16

    Erreur rachetée : louve.
    Et oui, des cheveux blancs, un problème ?
    Là-dessus, le mordant des paroles amusa drôlement Chazee qui s'enthousiasmait déjà à l'idée de riposter ou encore de trouver matière à un autre amusement intense. Son expression se posa et son visage prit une ombre songeuse de même que ses pupilles – le bleu semblait s'approfondir comme ses cils faisaient ombrage à celui-ci, le regard s'effilant. Les deux jeunots étaient officiellement de drôles de moineaux. Ça ne semblait pas s'empêtrer dans des manières inutiles, ces jeunes gens, ce qui plaisait au tempérament sans faux-semblant de la change-forme.
    Celui des deux qui semblait peut-être un peu plus agréable à vivre – parce qu'il s'était esclaffé avec elle, chose indubitablement rare – s'était accoté à un arbre suite à une réprimande discrète de l'autre. Jeune dominant un peu grognon, le louveteau ?

    « Ben, je suppose que t'as pas tort... »

    Mais certainement. En voilà un qui avait de la jugeote. Les femmes – surtout elle – ont rarement tort. Quasiment jamais, en fait. C'est bien connu, n'est-ce pas ? Mise à part cela, son ton soudainement bien aimable la surprit un brin; les changements d'humeur la prenaient souvent de court quoi qu'elle même y était très souvent sujette. On ne peut pas vraiment dire qu'elle apprécia la chose... on ne peut pas trop lui en demander non plus. Cependant, elle fut divisée entre un certain amusement et un questionnement dangereux; une pointe de doute, vous savez.
    Et pour la question d'avoir l'air malin ou pas, en effet, leur réaction, surtout la sienne, au petit sérieux... vraiment parfait. Comique à souhait.

    Samain et Beltaine. Beltaine et Samain. À la poursuite du petit chien qu'elle avait finalement laissé filé. Bien fait pour le manque de volonté, ma chère... et après, elle lui avait couru seulement après pour le concept – avec tant de poil et si peu de chair, l'embêtement n'en valait pas la peine. Avoir un poil frisé entre les dents, c'est l'horreur. Parole de change-forme.

    « Et toi... tu chasses toujours le caniche si tôt le matin...? »

    La remarque lui arracha un vif sourire plutôt doux quoiqu'un peu carnassier. Oh, chasser le caniche... mais quelle idée stupide. Et pour l'heure, ils ne comprendraient jamais – qui a un jour comprit les change-formes ? Personne, sans doute. Tous bloqués dans leurs stupides mœurs humains, ni plus ni moins au rythme du soleil pour la grande majorité. Le jour où elle trouverait une toute autre personne aussi déréglée qu'elle sur ce plan, elle en ferait un compagnon de vie, assurément. Ou son casse-croute de nuit parce qu'il est trop harassant, tout dépendant.
    Elle riva les yeux sur le dudit Beltaine qui s'était adressé à elle. Chazee eut soudainement l'atroce impression de toiser le vide, même si, physiquement, elle le voyait bien, le garçon – c'était quoi cette histoire, encore ? Pourquoi son Pouvoir lui chuchotait-il qu'il y avait anomalie ? Il ne mentait jamais, pourtant. Jamais.
    Elle détourna le regard et préféra répondre le plus naturellement du monde davantage à Samain, sa franchise crue débordant de ses iris :

    « Rien de bien mal que vous ne comprendriez, mes chers... »

    Elle sauta sur ses pieds en prononçant ses derniers mots, se délia légèrement les épaules et releva sa lourde masse de cheveux sur sa nuque en une belle tresse enneigée.
    Se rasseyant à la manière un peu gamine qu'elle tendait à adopter à cet instant, Chazee se pencha vers Samain, à l'évidence attentive et curieuse comme une petite bête.
    « Je suis Chazee. »

    Par réflexe, elle effleura la croix sur sa joue en soufflant :
    « Enchantée de faire votre connaissance, ou pas – »

    Le ton avait été un murmure léger, une petite vérité discrète, même possiblement un avertissement miséricordieux de la part de cette part aimante d'elle. Croquer dans un jeune homme est chose un peu délicate depuis l'événement Catterson mais ne nous y fions pas.
    Chazee Vincentius releva les yeux, drôlement ressemblante à un toutou domestique ainsi installée, plus qu'au gros méchant loup qu'elle est sans doute plus en réalité.

    « Alors dites, plaisants à regarder comme vous êtes, n'est-ce pas dangereux vous promener dans des endroits tels qu'ici ? Je veux dire, moi, je ne suis pas trop de la ville, voyez... »
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Samain Sidhorin


Samain Sidhorin


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MessageSujet: Re: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptyJeu 27 Oct - 11:03

La décolorée –mais était-ce vraiment une décolorée… ? Sam’ épiloguait toujours dessus dans un coin de sa cervelle…- la décolorée, donc, avait un sourire pour le moins spécial… Alors qu’elle découvrait ses dents pour Beltaine, Samain ne put que se souvenir de ce fameux adage qui plaisait tant à sa jeune sœur : « la meilleure façon de montrer les dents à son ennemi, c’est encore de lui sourire ». La jeune femme, à sons sens, illustrait à merveille cette phrase… Il y avait chez elle quelque chose d’incroyablement vif et spontané, un truc qui ne s’enquiquinait pas de questions compliquées qu’il trouvait franchement sympathique mais… Le lien évident qu’il restait entre elle et la louve était pour le moins perturbant. Samain savait que les loups n’étaient pas des animaux agressifs en temps normal, plutôt « famille » et qui n’attaquaient que s’ils devaient protéger, se défendre ou se nourrir. Mais à travers elle lui revenait surtout la puissance sauvage qui avait coûté une si mauvaise réputation à ces canidés…
Une puissance brute. Sauvage. Oui, assise comme elle était, affichant le plus naturellement du monde l’attitude la plus naturelle du monde, elle était une force vive. Tout bêtement.

Lorsqu’elle tourna les yeux sur lui, Samain fut coupé dans cette réflexion qu’il menait de façon plus machinale qu’avide et approfondie, sentant à vrai dire l’heure le rattraper (matin…dodo…). Il haussa un sourcil, surpris qu’elle s’adresse à lui pour répondre à la question de son reflet. Et tout ça pour dire que quoi qu’elle fusse en train de faire, ils ne comprendraient pas quoi. Au moins avait-elle la décence de s’adresser à eux comme à deux personnes distinctes. Ce qui n’empêcha pas Beltaine de grommeler un :
- En voilà une plus futée que les autres… ‘manquait plus que ça…
Le pauvre chou était sensible sur son immatérialité et en dehors de Samain, rares étaient ceux qui pouvaient blaguer dessus sans le vexer…

Elle se pencha vers lui et Sam’ eut un mouvement de recul du col tout à fait automatique, question d’habitude, sans offense. D’ailleurs, il la considérait toujours avec une curiosité amicale, comme de coutume.
Chazee.
Voilà un nom qui lui chatouillait la mémoire… Chazee… Où est-ce qu’il avait bien pu l’entendre… ? Bah, il retrouverait bien. Au pire ça n’était pas très important, si ? Elle s’appelait Chazee, elle lui avait fait une bonne farce, peut-être malgré elle, et pour l’instant c’est tout ce qu’il en savait et avait besoin d’en savoir.
Tout en formulant la politesse, tout de même, elle effleura un dessin sur sa joue sur lequel Samain ne s’était pas encore arrêté. Une croix. Sur sa joue. Il y avait une croix gravée dans sa joue. Ca aussi, c’était bizarre. Une cicatrice ? C’était quand même une jolie croix…
Comme à sa bonne habitude il fixa le phénomène un instant en imaginant des scénarios puis, se rendant compte qu’il ne pourrait pas savoir lequel était le bon, il mit en veille l’ébullition productive de son crâne et reporta de nouveau son attention sur l’ensemble du joli minois de Chazee. Quels yeux… ! Et puis ces cheveux, décidemment… Ils devaient être naturels… Pourtant, elle n’avait rien d’une albinos. Bizarre cette fille. Encore une.

Lui même n’y avait guère prêté attention, mais Beltaine, en revanche, tiqua sur le « ou pas ». Il ne dit rien mais afficha une jolie mimique désabusée, l’air de dire « voilà une originale, c’est bien notre vaine… », toujours vexé qu’il était. Trait qu’il ne devait pas tenir de Samain, aussi rare que fut la chose, puisque le garçon était relativement difficile à offenser à long terme… A moins que ce ne soit autre chose... ?
Car en dépit du murmure étrange sur lequel la change-forme avait parlé, Samain ne saisit absolument pas la mise en garde si mise en garde il y avait. Quelque chose gigotait bien, aux tréfonds de lui-même, et tentait de l’alarmer… Mais pourquoi ? Il ne voyait pas de danger. Il y avait bien son amulette qui avait légèrement tiédi... Mais ça arrivait si souvent lorsque Beltaine était de sorti et qu’ils étaient en compagnie ! Et puis Beltaine, donc, reflet de lui-même qui petit à petit et malgré lui adoptait une attitude moins ouverte… Mais comme lui-même ignorait pourquoi…
Au pire, le sort déciderait de résoudre ces mystères et ça ferait une énigme en moins !

« Alors dites, plaisants à regarder comme vous êtes, n'est-ce pas dangereux vous promener dans des endroits tels qu'ici ? Je veux dire, moi, je ne suis pas trop de la ville, voyez... »

Beltaine eut un hoquet entre la stupéfaction et le rire et Samain lui décocha un sourire amusé, entendu. Qu’est-ce qu’elle essayait de dire là, exactement ? Qu’ils avaient des mœurs différentes et qu’elle allait les croquer parce qu’ils étaient « plaisants à regarder » ? Ca lui rappelait sa mère qui lui répétait souvent lorsqu’il était enfant : « Sam’, si un jour un type bizarre te propose un bonbon, tu… » et à Samain de répondre d’un air lasse « lui met un coup où il faut et je pars en courant, je sais, maman… ».

Aussi servit-il un sourire narquois à Chazee et avec la sincérité la plus pure et simple du monde :
- Toi alors, tu m’as vraiment l’air d’une fille un peu dingue…
Rien de méchant, juste une constation avec au contraire une pointe d’enjouement dans la voix. Les gens « dérangés » au sens où l’entendait Samain ne lui faisait absolument pas peur puisqu’il vivait au cœur d’un de leur foyer chaque jour. Au contraire, il fallait croire qu’ils se sentaient à l’aise avec eux.
Il pencha la tête de côté et avec un éclat de rire dans la voix, il répondit à la formule de politesse :
- Enchanté de faire ta connaissance !
Et à Beltaine de marmonner un « ou pas » qui fit rire son double.

Puis, le Sidhorin secoua la tête et répondit :
- La forêt est toujours dangereuse, je pense que tu le sais mieux que nous même si pour toi ce doit être moins vrai, quelque part, fit-il sans essayer de cacher son évidente faiblesse dans le milieu sylvain, m’enfin je pense que toute l’île en ce moment est dangereuse pour tout le monde, alors à moins de ne pas mettre le nez dehors…
- Et encore, ajouta Beltaine avec ironie.
- Ouais, fit Sam’ en riant de plus belle, et encore !
Car effectivement, chez Samain, l’ambiance était toujours dangereuse… Il secoua la tête avec un désabusement presque attendri pour sa famille de dingues et, rendant un regard sans pudeur à Chazee, il demanda à son tour :
- Et alors, « tu n’es pas trop de la ville » ? C’est à dire ?
Genre… Elle vivait… Dans la forêt… ?
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Chazee Vincentius


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MessageSujet: Re: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptyMar 20 Déc - 2:08

    « Toi alors, tu m'as vraiment l'air d'une fille un peu dingue... »

    Pour faire écho à la pensée, une lueur de folie pure et enthousiaste s'illumina dans son regard, ponctuée de ce sourire simplement Vincentius. Ce petit gars chantonnait vraiment tout ce qui lui passait par la tête, c'en était risible. Bien-sûr qu'elle était dingue. Voyons donc. Qui n'avait jamais dit, sous-entendu ou seulement songer quelque chose du genre à son propos ? Allons, très peu de gens, et ceux-ci étaient probablement eux-mêmes désaxés. Il y avait là tout de même matière à mécontentement. Un petit pincement à l'humeur fit passer furtivement une ombre de fureur sur ses traits mais l'attitude suivante désamorça la bombe à temps :

    « Enchanté de faire ta connaissance ! »

    Un couinement approbatif lui échappa alors que le petit grognon pas trop matériel ajoutait un « ou pas » en réplique à sa précédente maxime. C'était son problème s'il ne prenait pas ce qu'elle lui offrait – il y a avait tout de même des limites à vouloir se faire complaisante...
    Chazee le laissa étaler devant elle toute son humble fragilité sans trop ciller. Évidemment qu'il se ferait croquer, par ici, à voir la réaction idiote qu'il avait eu devant son apparition. Qu'ils, au pluriel, avaient eu à son apparition. Ce que c'était irritant d'omettre l'autre petit roux transparent comme ça... mais bordel, avoir un poil invisible qui vous chatouille le nez était sans doute moins agaçant que cette impression ! L'instinct qui fait défaut ? Non...

    « Et alors, tu n'es pas trop de la ville ? C'est à dire ? »

    À cela, Chazee leva un sourcil réprobateur et baissa les yeux sur ses vêtements un quart de seconde; elle avait beau être change-forme et sérieusement décoiffée, elle était tout de même accoutrée de façon raisonnablement civile. Des jeans, oui d'accord, franchement amochés et déchirés de toutes parts sur sa peau pâle, mais encore bien bleus. Par endroits. Et une simple camisole lâche et foncée pour couvrir sa discrète poitrine. Peut-être pas la grande classe comparativement à ce qu'elle pouvait s'offrir, mais tout de même, on va vu des ouvriers porter pire.

    « Je ne suis pas une sauvage, si c'est ce que tu penses. »

    Elle jeta un bref regard au jumeau de Samain et huma l'air d'un léger tic de narine. Elle rêvait ou ils avaient exactement la même odeur ? Était-il possible d'être fusionnel à un tel point avec un frère que même les odeurs mêmes des corps se perdent l'une dans l'autre ? Ou bien... et si il n'en avait juste pas... ?
    Tout en faisant mijoter le bien douteux raisonnement, elle lança :

    « J'habite le domaine en périphérie de la ville, j'en suis donc plutôt à l'écart. En fait, je le possède ce domaine. Au grand complet. »

    Une petite note de défi s'était glisser, soulignant bien que s'il songeait à faire d'elle une risée sans sa permission, il finirait au fond d'un trou.
    Plutôt assez moyennement creux.
    Si je puis me permettre l'exagération adverbiale.
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Samain Sidhorin


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MessageSujet: Re: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptyJeu 19 Jan - 11:01

Elle avait quelque chose de terriblement fragile. Samain avait presque l’impression de causer avec une sculpture de verre fin qui renverrait ça et là des miroitements aussi furtifs qu’aveuglants, rapides que différents… Les expressions qui se succédaient sur son visage, empruntant ces traits quelques quarts de seconde, son attitude relâchée et pourtant toute de tension… Il y avait quelque chose de fragile. Un équilibre fragile. Mais pas faible. Au contraire. S’il brisait cette jolie bulle de verre, un puissant instinct lui murmurait que c’était lui qui paierait les dégâts.

Et alors ?
Rien à foutre. Mieux que personne peut-être le Sidhorin savait qu’en faisant trop attention, on provoquait précisément ce qu’on essayait d’éviter. Et ne dit-on pas qu’à se méfier de tout le monde, on pousse notre entourage à nous trahir ? Si Samain savait être méfiant, il était à cent lieues d’être soupçonneux.

Alors que Chazee répondait à sa question, Samain observa le manège qu’elle hourdait simultanément : Beltaine la perturbait, c’était indéniable. Le garçon sourit : à la voir humer l’air avec contrariété, c’était son côté louve qui protestait contre la réalité du double. Ainsi Beltaine était-il différent même pour les animaux, sans offense pour la jeune femme.

Le garçon daigna hausser un sourcil impressionné lorsque la change-forme insista sur sa richesse. Pas que ça modifie grand chose dans son jugement, m’enfin il était toujours amusant de constater le gouffre qui séparait pour l’instant la sauvageonne d’un beau domaine bien entretenu. Comme quoi, si l’habit ne fait pas le moine, le château ne fait pas non plus la donzelle effarouchée…
- On doit se sentir un peu seul quand on a un espace aussi grand, lâcha-t-il -encore sans réfléchir- sans détourner les yeux de la jeune femme.
Quelque soit le nombre qu’ils furent dans la famille lupine, posséder le domaine des Vincentius c’était quand même pas rien. Le domaine Vincentius. Il circulait des drôles de rumeurs dessus en plus, ce ne devait pas être très rassurant, et un peu sur la fille d’ailleurs… C’était quoi déjà son nom ?
- Chazee, crétin, laissa tomber Beltaine avec lassitude.
- Oh…
Et la lumière fut.
- Bien sûr, Chazee Vincentius.
Il la considéra avec l’œil de celui qui se remémore enfin une connaissance. C'est que, à souvent trainer des la rue, que ce soit à la recherche de boulot ou avec sa bande de larron facétieux, on commençait à connaitre la ville plutôt bien... Et ses rumeurs aussi.
- Dans un bois, assise par terre, fringuée comme une arriviste. C’est pas l’image que je m’en faisais, maugréa le reflet.
- Pour c’qu’on en a faire des images que tu te fais…
- Tu m’diras arpenter de long en large son domaine trop grand habillée comme une princesse, au bout d’un moment, ça doit être rasoir.
Samain lui lança un coup d’œil mais ne dit rien. Il ne savait pas quoi dire, en fait. Chazee semblait avoir voulu marquer sa richesse mais les Sidhorin n’étaient pas de ceux qui faisaient ce genre de distinction entre les personnes. Il était assez d’accord avec Beltaine bien que celui-ci n’exprime là que la mauvaise humeur dans laquelle le regard perçant de Chazee à son égard le jetait.

Il avait pourtant l’impression qu’elle s’attendait à une autre réaction… Elle n’espérait tout de même pas que les deux rigolos qu’ils étaient se mettent à la traiter en princesse, vrai ? Parce que… Samain grimaça à cette idée : il ferait un valet franchement catastrophique, il en était certain, maladroit qu’il était avec la société…

Il soupira et voulu serrer Miss Uen dans ses bras quand… Ah… Plus là.
- Oh non !!!! Belt’ ! J’ai perdu Uen !
- Mauvais apôtre,
ne put s’empêcher de railler le double.
Samain lui lança un regard noir.
- Quoi ? Elle n’a pas dû aller très loin, elle était terrorisée…
- Précisément ! Rah… Je ne l’ai pas sentie filer…


Beltaine poussa un soupir lasse et exaspéré tout en se remettant sur pied. Son véritable lui –même lui décocha un sourire d’excuse tout à fait irrésistible et l’ectoplasme grommela un « écéreparti » plus ou moins intelligible selon nos capacités linguistique. Il haussa tout de même un sourcil en direction de la change-forme et avec une révérence théâtrale :
- J’imagine, ô grande dame, que demander de l’aide à une louve de si délicate naissance serait une insulte du pire acabit venant d’un humble et médiocre monsieur-tout-le-monde de mon espèce ?
Samain fit un sourire contrit à la demoiselle :
- Ca serait pourtant bien, insista-t-il d’un ton suppliant.
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MessageSujet: Re: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptyJeu 1 Mar - 2:50

    Ses petits yeux de simili-blondinet-rouquin la toisaient avec une curiosité toute polie, quoique peut-être juste simple, qui s'en formaliserait. Sa réaction purement... neutre la laissa perplexe; appréciait-elle le fait qu'il n'en ait cure, comme un esprit libre et nonchalant ? Était-elle un peu déçue de n'avoir aucun effet intimidant sur le (les) gamin ? Le sourcil haussé, léger signe d'une possible surprise, n'était rien de très révélateur; oui le lien parut se faire dans sa tête mais apparemment n'en découla pas vraiment de nouvelle attitude à son égard.

    « On doit se sentir un peu seul quand on a un espace aussi grand. »

    Un léger pincement de cœur lui fit pencher la tête de côté. Ses longs cheveux lui couvrirent l'épaule et une pincée d'animosité scintilla dans ses pupilles; elle n'appréciait pas le sentiment. Oui, la vie est longue là-bas. Tranquille, idéale lors des moments de méditation, mais mortellement ennuyante. Quand est-ce qu'un idiot avait osé venir la titiller un peu ? Pas depuis des années. Les écureuils se faisaient boudeurs et ennuyants, le jardinier vieux et trop conciliant, la maison grande et généreuse de sa beauté pour quelqu'un de trop habitué. Ouais, un splendide domaine. Fleurissant. Un bel îlot perdu sans visiteur... et après on se demandait pourquoi elle allait enquiquiner les villageois – se distraire, c'est plaisant, même pour les bêtes.

    Un murmure un peu irritant :

    « Chazee, crétin... »

    Elle se méfia. Et alors ? Elle l'avait pourtant dit depuis un moment déjà.

    « Oh...  bien-sûr, Chazee Vincentius. »

    Elle redressa le menton d'arrogance à l'appellation complète de son nom. Alors ça y est, on allait tourner à cette bonne vieille haine idiote et sans fondement, à lui reprocher comme si on en avait le droit, à vouloir lui faire remarquer que peut-être elle n'aurait pas dû faire ci ou ça ? Non, pas question – s'il fallait que cette journée finisse par une autre déception... bordel, elle l'aimait bien, le gamin ! Peut-être moins son clone désagréable, mais l'autre, il était bien. Si?

    « Dans un bois, assise par terre, fringuée comme une arriviste. C'est pas l'image que je m'en faisais. »

    Bah ouais, il attendait rien pour attendre, le petit enfoiré invisible. Qui a un jour dit qu'elle était forcé de s'entraver des apparats de la richesse ? Personne qui n'ait la moindre incidence sur elle. Elle se redressa sur ses genoux, les mains plaquées sur les cuisses, bien intriguée par la suite – ça bouillonnait un peu, dans son bas ventre. Juste discrètement. Il était bien, le petit. Un charmant jeune homme. À la langue trop piquante, peut-être ?

    « Pour c'qu'on en a à faire des images que tu te fais... »
    « Tu m'diras arpenter de long en large son trop grand domaine habillée comme une princesse, au bout d'un moment, ça doit être rasoir. »

    Un grondement creux lui monta du gosier. Oh elle sentit le regard dénué de quelconque amertume de Samain, mais elle en eut très peu cure. Ce Beltaine, mitaine, bedaine, chose – qu'il tienne sa langue. Il devenait un véritable irritant pour ses sens de change-forme et agressait son humeur pourtant si belle au départ. De quel droit...?

    Puis Samain nota l'absence de la vadrouille grouillante qui fut quelques instants auparavant sa proie. Elle s'était évanouie à travers les arbres et avec leurs instincts de sourds-muets-et-aveugles, les jumeaux n'arriveraient jamais à retrouver la petite chose en question. En tout cas, pas avant un petit coup de chance et quelques soleils couchants.

    Chazee inspira, éparpillée entre ses miettes de bonne humeur et la petite bouffée coléreuse provoquée par l'impoli, puis expira, la mâchoire bien serrée. D'une main elle ramena dignement sa chevelure blanche sur le côté de son visage et s'adressa, à contre sens de ses instincts bestiaux, à Beltaine :

    « Quel bel hypocrite tu fais, gamin. Le prestige m'est aussi important qu'une vulgaire roche l'est pour un chercheur d'or. Apprends ça et avale-le, parce que tes fausses révérences me sont plutôt horripilantes... »

    Puis en un dernier coup d'œil d'azur, une croupe puissante et animale succéda aux épaules solides et gracieuses. La louve donna un discret coup de pif pour détecter l'odeur canine de Uen et gronda plus pour exprimer son insatisfaction que pour effrayer. Puis elle s'élança à travers les arbres, sans plus de conversation. Le petit animal n'était pas bien loin devant, le froissement des feuilles lui parvenait aux oreilles et cette fois-ci elle n'économisa pas sur la vitesse.
    Et puis, autant lui faire une petite peur au mioche.

    Une fois la petite créature à sa portée, elle échappa un violent jappement et s'en empara entre ses mâchoires, juste assez fort pour qu'elle échappe un cri aiguë et inquiétant. Puis elle la secoua un peu, question de l'étourdir, qu'elle reste tranquille et d'apparence inanimée. Puis elle se redirigera vers les jumeaux qu'elle sentait toujours au même endroit, déjà plus à portée de vue ou d'ouïe s'ils conversaient normalement. La tête basse, les yeux brillants d'un sentiment moyennement bienveillant et les oreilles affaissée sur la nuque, elle les rejoignis.
    Elle retroussa une babine en montrant son petit trophée, retrouvé avec tant de facilité. Elle n'était pas née pour se pavaner et venter ses parures. Simple, et clair. Compris ?

    Elle laissa la bête sonnée glisser au sol plus doucement qu'il n'en parut et retrouva sa forme originelle, debout, une main sur la hanche. Elle toisa un quart de seconde le plus déprécié des deux puis revint sur Samain, l'expression un brin disons adoucie. Ou plutôt, plus neutre.


    « Tu me dois une faveur, donc. »
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Samain Sidhorin


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MessageSujet: Re: Uen ! Reviens !   Uen ! Reviens ! EmptySam 3 Mar - 19:00

Samain regardait d’un air ennuyé le mince chemin qu’avait emprunté la louve en les quittant… De toute évidence, ils l’avaient vexé. Il poussa un soupir las et se tourna vers Beltaine :
- Bon, allez l’hypocrite et horripilant personnage, on y retourne !
- Pourquoi ? Tu ne penses pas qu’elle est partie après Uen ?
Samain eut un arrêt et lança un regard interloqué à Beltaine :
- Tu crois… ?
Elle avait eut l’air si offensé… Et ce grognement pas franchement rassurant, et ces remontrances… ? Elle aurait tout de même accepté de les aider ? Sa sortie était si parfaite pour un adieu qu’il n’avait pas envisagé cette solution…
- Pourvu qu’elle ne la bouffe pas pour de vrai…
Le garçon fronça les sourcils : certes, ce serait ennuyeux qu’elle se venge de cette manière, et pourtant… Il n’y croyait pas : pourquoi le ferait-elle ? Ce ne serait pas très princier, qu’elle soit attachée au prestige ou non, ce serait même plutôt stupide et puéril… Il balança son coude dans les côtes de Beltaine dans une attitude grognon : aussi, si cet imbécile ne s’était pas senti obligé de faire son numéro ! Son coude ne rencontra qu’une maigre résistance, un peu comme un couteau dans du beurre frais… L’immatériel rigolo fit une vague grimace : s’il n’était pas suffisamment incarné pour que le coup soit douloureux, la sensation lui était néanmoins fort désagréable…
- Quoi ? Qu’est-ce que j’y peux si elle ne goûte pas l’ironie, moi ? fit-il avec humeur.
Samain émit un grognement mécontent mais ne dit rien de plus, trop inquiet pour leur mission du jour pour avoir envie de se chicaner avec son reflet.

Il n’eut pas à s’inquiéter longtemps cependant : la louve revint, tenant entre ses crocs le cadav… le corps de la petite bestiole inanimé… Beltaine fit une grimace préventive alors que Samain se précipitait vers le caniche… Il le secoua doucement… Ca respirait ! Il eut un discret soupir de soulagement, repris le cadav… le petit corps dans ses bras, bien décidé à ne pas le lâcher cette fois, leva les yeux vers la jeune femme… Et retira instinctivement toute matérialité à Beltaine : toujours aussi visible, mais intouchable, le regard hautain que Chazee décochait au presque fantôme ne risquerait au moins pas de se transformer en règlement de compte. Beltaine soutint d’un air intrigué ces yeux dédaigneux posés sur lui et lâcha un « merci » simple et sincère, comme si c’eut été ce que la change-forme attendait. Samain esquissa un sourire en coin, heureux que son jumeau ne fasse pas de zèle supplémentaire et se redressa avec une mine réjouie : finalement, somme toute ils avaient gagné du temps non ?
« Tu me dois une faveur, donc. »
Beltaine esquissa un sourire narquois et laissa tomber un :
- Forcément…, ironique.
Le garçon lança une œillade neutre à son reflet : d’accord, Beltaine était vraiment de mauvaise humeur… et c’était Chazee qui le mettait mal à l’aise. Il n’insista pas et tourna de nouveau ses yeux bruns vers la louve :
- Effectivement, fit-il d’un ton jovial.
Parce que lui en revanche, il était plutôt de bonne humeur : un boulot rapidement ficelé ! Que celle qui leur ai donné un coup de main soit une Dame un peu étrange n’y changeait pas grand chose. Qu’elle soit également la première au monde à les avoir traité d’hypocrites non plus d’ailleurs, quoi que la sensation fut étrangement déconcertante.
Il enchaina avec une simplicité belle à voir :
- Je peux faire quelque chose pour toi ?
Beltaine vint à sa hauteur et considéra d’un œil interrogatif le caniche qui ne bougeait pas d’un pouce, pas certain de devoir vraiment quelque chose à la louve : si Uen mourrait, ça ne les arrangeait pas vraiment… Il pencha la tête de côté, tentant de capter un soupir chez la chienne : immatériel qu’il était, il ne pouvait pas la toucher pour sentir la vie palpiter… Il fut satisfait cependant en voyant les côtes se soulever et reporta à son tour son attention sur Chazee. Pourvu qu’elle ne leur demande pas un truc tordu…


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